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L'histoire

       8 ans, voilà maintenant 8 ans que le père de Flavien avait pris son nouveau poste à Lille et qu’ils avaient dû emménager dans la métropole Lilloise au ciel tristement souvent gris. 8 ans aussi que chaque année, pour Pâques, le voisin de Flavien vient chasser les œufs avec lui dans son grand jardin fleuri.

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      Cette tradition était née d’efforts produits par une mère inquiète pour son fils. En effet, son mari avait pris son nouveau poste en mars 2012 et Flavien avait donc dû changer d’école en plein milieu d’année scolaire. Cela signifiait qu’il allait arriver dans une classe avec des groupes d’amis sûrement déjà formés, et la mère de Flavien redoutait qu’il ait du mal à s’intégrer et à se faire de nouveaux amis.

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      Quelques temps après leur arrivée, elle alla se présenter poliment à ses nouveaux voisins. Alors qu’elle faisait connaissance sur le palier avec une femme à l’apparence austère et au regard méfiant, pour qui l’arrivée d’une nouvelle famille n’avait pas l’air d’être la meilleure nouvelle de l’année, elle aperçut un petit garçon à l’énergie débordante dont l’âge avoisinait celui de son fils, c’est-à-dire 9 ans. Ce dernier, contrairement à la mère, était tout excité à l’idée d’avoir de nouveaux voisins.

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     Le lendemain, la mère de Flavien revenait sonner à la porte de la femme austère et lui proposait avec un grand sourire d’accueillir son fils Yanis pour une après-midi afin que leurs enfants puissent faire connaissance autour d’une chasse aux œufs qu’elle et son mari avaient l’intention d’organiser pour Pâques. La proposition fut acceptée, par une mère davantage heureuse à l’idée de pouvoir passer une après-midi tranquille sans son fils qu’à l’idée que celui-ci passe une bonne après-midi à s’amuser.

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      Mais peu importe, toujours est-il que les deux enfants de 8 et 9 ans sont rapidement devenus amis et le sont plus que jamais aujourd’hui. Et même si du haut de leur 16 et 17 ans l’engouement pour la chasse aux œufs n’est plus le même, ils continuent à se voir pour Pâques, et passent l’après-midi à jouer à FIFA en se racontant leurs problèmes d’école, de cœur, ou avec leurs parents. Une après-midi comme ils en font tant d’autres pendant l’année, à la différence que pour Pâques ils se goinfrent de chocolat entre deux victoires de Yanis avec l’équipe du PSG.

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      Il faut dire que Yanis est très fort à FIFA et semble avoir un don pour ce jeu. Même Flavien qui est le roi des mauvais joueurs accepte parfois de concéder à Yanis qu’il est plus fort que lui.

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    En revanche, sur un vrai terrain les deux se valent et adorent jouer dans la même équipe quand ils vont rejoindre les autres jeunes au stade. Flavien joue latéral droit et Yanis avant-centre, ce qui permet à Flavien de récupérer puis remonter les ballons depuis leur camp jusqu’à son coéquipier qui est très à l’aise devant les cages. Une combinaison toujours très appréciée de leurs coéquipiers mais bien moins de leurs adversaires...

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     Mais cette année, le dimanche de Pâques n’allait pas se passer comme prévu, loin de là… Ils avaient déjà fait une après-midi FIFA deux jours avant Pâques à cause d’un professeur absent. Ainsi, c’est sans surprise qu’après une heure devant l’écran de télévision de Flavien, ils décidèrent d’un commun accord de lâcher leur mannette déjà bien usée par les centaines heures passées dessus, et de trouver une autre activité.

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    Chose rare dans la métropole Lilloise, le soleil était radieux ce jour-ci, et étant donné que les deux jeunes n’étaient pas sortis du weekend, ils optèrent pour une activité en extérieur. Restait à savoir laquelle.

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      Flavien s’était un peu disputé avec quelques joueurs du terrain de foot la semaine dernière ; un certain Mehdi avait trouvé comme seul moyen d’arrêter la course effrénée du latéral droit, un tacle très dangereux qui aurait pu blesser Flavien s’il n’avait pas eu le bon réflexe de sauter au dernier moment. Mais l’agresseur ne l’a pas vu du même œil et les remarques exaspérées de Flavien sur l’accumulation de ces gestes dangereux ont amorcés une joute verbale qui a bien failli tourner à la joute physique entre Flavien épaulé par Yanis, et Mehdi soutenu par deux de ses potes à la mine patibulaire qui en ont davantage dans les bras que dans le cerveau. Heureusement, les autres joueurs les avaient séparés afin d’éviter qu’ils n’aillent plus loin. Yanis et Flavien avaient finalement préféré quitter le terrain un peu plus tôt que prévu. Voilà pourquoi ce dimanche ils n’avaient pas vraiment envie de retourner sur le terrain, peut-être la semaine prochaine mais pas aujourd’hui.

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     L’un comme l’autre, au grand dam de leurs parents et de leurs professeurs, étaient de nature turbulente et étaient enclins à ne pas respecter toutes les règles si ça leur permettait de s’amuser. Inutile de préciser que l’association des deux n’arrangeait pas les choses…

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« J’ai une idée ! s’écria Yanis avec une lueur de malice dans les yeux.

  • Tes idées sont toujours nulles mais essayes toujours, répondit Flavien avec un sourire moqueur aux lèvres.

  • On escalade les grilles de notre lycée et on y fait quelques dessins à la craie, ça fera une belle surprise à tous nos potes et aux autre élèves lundi ! répondit Yanis sans prendre en compte la taquinerie. En plus c’est l’occasion pour moi d’insulter Mme Peruvia, elle m’a mis un 8 sur 20 à ma dernière rédaction alors qu’elle était pas mal… »

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     Flavien réfléchit un instant à cette proposition puis son visage s’éclaira. « Ton idée n’est pas si mauvaise mais j’ai quelque chose de plus original et plus risqué, dis-moi ce que t’en penses ! Tu sais il y une rivière qui traverse Lille, la Deûle il me semble, la dernière fois je me baladais avec mon père au bord de cette rivière et j’y ai vu des petites embarcations qui ne me semblaient pas solidement amarrées… » Il marqua un temps d’arrêt et regarda son pote.

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    « Tu me suis ou faut que je développe ? demanda Flavien avec un sourire espiègle et complice.

  • Tu voudrais qu’on monte dessus et qu’on en détache une ? Mais ne sait même pas diriger ces machins Flav !

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Suite 1 : Ils décident de détacher une embarcation...

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Convaincu qu’ils allaient s’éclater sur une de ces embarcations et déterminé à motiver son ami, Flavien lui lança :
    « On apprendra sur le tas ! Ça ne doit pas être bien compliqué. Un coup de pagaie à     gauche, un à droite et le tour est joué ! »
Puis il ajouta d’un air désinvolte : 
    « T’as la frousse ou quoi ?! »
Yanis afficha d’abord une moue boudeuse. Mais tout bien réfléchit, il fallait bien avouer qu’il était avide de frissons et d’aventure, alors finalement pourquoi pas. Mme Peruvia ne vaut même pas la peine de se faire renvoyer quelques jours du lycée… Il fit volte-face, se pencha pour attraper son sac à dos et dit :
    « Bah alors Flav ! Tu traines ? T’as changé d’avis ou quoi ? J’ai déjà la pagaie dans la     main moi ! »

Basket au pied, sac sur le dos et casquette vissée sur la tête, voilà que les deux amis sortaient gaiement de l’appartement de Yanis. Mais la mère de ce dernier s’interposa entre eux deux et la porte d’entrée. Décidemment, pensa Flavien, elle s’est toujours pas décidée à devenir aimable celle-là… Avec un regard suspicieux, elle leur dit d’une voix grave 
    « Vous allez où comme ça ? C’est Pâques aujourd’hui. Quid de FIFA et de la chasse aux     œufs ? 
Yanis m’a déjà mis 4 raclées à FIFA aujourd’hui… j’en ai marre, commença Flavien.
Oui et puis il fait beau pour une fois, on aimerait profiter dehors, continua Yanis.
Ouais … vous êtes sûrs que vous ne sortez pas plutôt faire des conneries ? dit-elle sur un ton réprobateur.
Bah non on va juste faire un foot maman.
Ok. Soyez rentrés pour la chasse aux œufs à 17h.
D’accord M’dame, lança Flavien déjà loin dans le couloir de l’immeuble.
A toute maman. »

Ils étaient fiers de leur coup. Il faut dire que ça faisait maintenant 8 ans qu’ils mentaient pour sortir faire les 400 coups. Mais ils s’en sortaient toujours avec la promesse d’augmenter leurs moyennes générales au prochain trimestre ou celle de faire le ménage dans leur chambre toutes les semaines pendant 2 mois. Si la mère de Flavien était plutôt une « maman cool », celle de Yanis ne l’était pas vraiment. Toujours sur son dos, sévère et autoritaire, elle n’avait pourtant pas l’air de se préoccuper outre mesure du bonheur de son fils. En effet, ça n’avait pas toujours été facile pour Yanis. Il vivait seul avec sa maman depuis que son père, militaire de profession, avait disparu au cours d’une mission à l’étranger. Le rêve de Yanis était de faire comme son père : s’engager dans l’armée. Mais sa mère ne voyait pas l’avenir de son fils de cette œil-là. Quand Flavien était arrivé dans le quartier, Yanis avait été trop content de se faire un nouveau copain à deux pas de chez lui. Quand ils passaient du temps ensemble, Yanis était soulagé de s’échapper un peu. Flavien c’était un peu comme sa bouffée d’oxygène.

Après une dizaine de minutes de marche, Ils arrivèrent au bord de la Deûle. Il était 14h.
    « Bon ça va on à 3 heures devant nous pour profiter un max du soleil à bord de notre     embarcation, dit Flavien avec un grand sourire.
Top ! Aller go ! Saute Flav ! Je détache la barque et je saute directement dedans ensuite. »
Après quelques minutes à dériver, Flavien lança d’un ton taquin à son ami :
    « Alors ? Elle n’était pas super cool mon idée ?
Si j’avoue. Aller, on pagaie un peu là. Faut pas rester près des autres embarcations. On ne sait jamais si le propriétaire n’est pas loin.
T’as raison. »

Ça faisait maintenant une bonne heure qu’ils alternaient entre ramer et dériver quand ils arrivèrent à l’endroit où le bras de la Deûle se séparait en deux. À droite, la voie qui permettrait de rentrer à l’heure. À gauche, une voie qui leur ferrait faire un détour. Il ne faudrait donc jamais s’arrêter de ramer pour rentrer pour 17h. Flavien commença à plisser les yeux pour ajuster sa vision en direction du chemin qui longeait la voie de droite et interpella son ami :
    « He regarde Yanis. C’est pas la police qui patrouille à pied à droite ?
Si … T’as raison. Il va falloir qu’on passe à gauche et qu’on ne traine pas !
Mais regarde à gauche, la voie est risquée en plus d’être plus longue. Y’a des gros cailloux, des branches et c’est peu profond…
Mais si on se fait prendre par la police, nos parents vont nous tuer … »
 

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